Concours Begbie sur l'histoire canadienne, 2007
© The Begbie Contest Society

SECTION I – QUESTIONS À CHOIX MULTIPLES
(Temps de réponse suggéré : 25 minutes; proportion de la note : 25 %)

Chaque question est suivie de quatre réponses possibles identifiées par les lettres A, B, C et D. Choisis la meilleure réponse et inscris-la dans la section I du cahier de réponse.

 

1. En juillet 1885, un jury composé de six hommes déclara que Louis Riel était coupable de trahison, acte punissable de mort. On exhorta le premier ministre à gracier Louis Riel. Cette caricature décrit les difficultés auxquelles était confronté  Macdonald pour en arriver à une décision qui satisfasse :
A. ses partisans francophones du Québec.
B. ses partisans anglophones de l’Ontario.
C. les Métis et les francophones de l’Ouest.
D. ses partisans francophones et anglophones.



2. Dans cette caricature, le chef libéral, Edward Blake, est à gauche; un travailleur (portant un chapeau carré) est au  centre et le chef conservateur, John A. Macdonald, est à droite. La caricature encourage :
A. la rébellion armée.
B. les politiques de Macdonald.
C. l’extension du vote.
D. la création de syndicats.



3. Le caricaturiste dépeint Wilfrid Laurier comme un :
A. héros.
B. militariste.
C. hyprocrite
D. monarchiste.



4. À la lumière des résultats du plébiscite, Wilfrid Laurier pensait que l’unité du Canada serait le mieux maintenue en :
A. instaurant immédiatement la prohibition.
B. déclenchant des élections et en faisant campagne pour la prohibition.
C. déclenchant des élections et en faisant campagne contre la prohibition.
D. prétextant que le taux de participation était trop faible pour ne prendre aucune décision.
    
5. « Je pense qu’un paysan robuste, vêtu d’une canadienne, né sur le territoire, dont les ancêtres étaient fermiers de génération en génération, marié à une femme corpulente et père d’une ribambelle d’enfants, est de bonne qualité. »
« Je me moque de la langue que parle un homme, et de la religion qu’il  professe; s’il est honnête, qu’il respecte les lois, s’il s’installe sur la terre et qu’il gagne sa vie et celle de sa famille, le Dominion du Canada le considérera comme un pionnier utile. » [tr.]
Clifford Sifton

Clifford Sifton a été ministre de l’Intérieur de 1896 à 1905. Ces déclarations lui ont permis de justifier l’immigration des :
A. Asiatiques.
B. Africains.
C. Européens de l’Est.
D. Européens du Nord. 



6. Les deux cartes situent le Canada en :
A. 1867 et 1871.
B. 1871 et 1882.
C. 1882 et 1927.
D. 1927 et 1949.



7. Ce tableau de 1866, sur la Bataille de Ridgeway, montre que les Fenians :
A. allaient probablement perdre la bataille.
B. menaçaient gravement le Canada.
C. étaient désorganisés et mal commandés.
D. avaient plus de canons que le Canada.


8. Cette carte postale [un bout de papier] a été fort probablement publiée au début de :
A. la Rébellion de Riel.
B. la Guerre des Boers.
C. la Première Guerre mondiale.
D. la Seconde Guerre mondiale.


9. Cette caricature traite des :
A. accords commerciaux.
B. conflits frontaliers.
C. ressources naturelles.
D. investissements américains.
 



10. Ces slogans portant sur la grève générale de Winnipeg ont probablement fait la manchette de journaux publiés par :
A. les syndicats.
B. les entreprises.
C. le gouvernement.
D. les églises.

 

11. Il est probable que l’auteur ait écrit ce livre pour :
A. s’opposer aux graffitis.
B. s’opposer à l’immigration asiatique.
C. encourager l’immigration asiatique.
D. promouvoir les arts martiaux.


12. La baisse la plus importante des suffrages exprimés pour le parti conservateur au Québec au cours des années 1878-1945 a été provoquée par :
A. la conscription.
B. la Politique nationale.
C. la crise de 1929.
D. la pendaison de Louis Riel.

 
13. Dans lequel des Actes suivants, le souhait des passagers de la voiture se réalise-t-il le mieux?
A. l’Acte d’Union, 1841.
B. l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, 1867.
C. le Statut de Westminster de 1931.
D. la Charte canadienne des droits et libertés, 1982.



14. Cette illustration commémore l’un des anniversaires de la Confédération. La femme, au centre, représente le Canada. Cette illustration date fort probablement de :
A. 1868.
B. 1887.
C. 1927.
D. 1967.



DÉDIÉ AUX SOLDATS DE LA REINE FILS DE L'EMPIRE

15. Les deux pays qui menacent le Canada sont :
A. le Japon et l’Allemagne.
B. la Chine et l’Allemagne.
C. le Japon et l’Italie.
D. la Chine et l’URSS.



16. Cette affiche fait allusion à la construction :
A. du Chemin de fer Canadien Pacifique.
B. de la voie maritime du Saint-Laurent.
C. de la route de l’Alaska.
D. du réseau d’alerte avancé.


17. « L’ordre actuel se caractérise par des inégalités scandaleuses de richesses et d’opportunités, par une instabilité et un gaspillage chaotiques, et en cette période d’abondance, il condamne la plus grande partie de la population à la pauvreté et à l’insécurité…[Notre parti] aspire au pouvoir politique pour mettre un terme au capitalisme qui domine notre vie politique. Notre mouvement est démocratique, nous sommes une fédération d’organisations agricoles, syndicales et socialistes; ce sont nos membres qui nous financent et nous entendons parvenir à nos fins par des moyens constitutionnels. »
juillet 1933 [tr.]

Cet extrait est tiré du programme électoral :
A. du parti libéral.
B. du parti communiste.
C. du parti conservateur.
D. de la fédération du commonwealth coopératif.



18. Ce graphique montre que la plus grande contribution des femmes à la main-d'œuvre canadienne, au cours de la dernière année de la guerre, a été fournie dans :
A. l’industrie.
B. l’agriculture.
C. la gestion.
D. les forces armées.


 
19. Cette caricature dénonce :
A. le capitalisme.
B. le militarisme.
C. l’abnégation de soi.
D. l’intérêt personnel.


20. Cette caricature soutient que les grandes entreprises s’intéressent surtout aux diplômés qui :
A. font preuve de conformisme.
B. entretiennent une pensée critique.
C. possèdent une conscience sociale.
D. manifestent un intérêt pour la fabrication des jouets.



21. Entre 1885 et 1985, la plus grande transformation de l’économie canadienne a eu lieu dans :
A. la pêche.
B. les mines.
C. les forêts.
D. l’agriculture.
E. les industries manufacturières.



22. Le principal événement qui est survenu et qui explique la différence de ton entre les deux séries d’articles est :
A. la fin de la Seconde Guerre mondiale.
B. la mort du président Roosevelt, peu de temps avant la fin de la guerre.
C. la défection de l’espion soviétique, Igor Gouzenko, qui demande l’asile au Canada.
D. l’utilisation de la bombe atomique par les Américains pour mettre fin à la guerre avec le Japon.


23. « Au cours des dernières années, nos amis américains ont fait face à trois assassinats qui ont bouleversé la conscience de l’humanité : d’abord, celui du président John F. Kennedy; ensuite, celui du révérend Martin Luther King; et enfin, celui du sénateur Robert F. Kennedy. N’ayons pas peur de reconnaître les mérites des Américains, ils n’ont pas permis que leurs sentiments de dégoût les poussent à compromettre les libertés fondamentales des citoyens. »
Tommy Douglas, chef du NPD, 1970 [tr.]

« Nous, au Canada, n’avons pas de tradition de libertés civiles comme aux États-Unis, mais nous avons plutôt une tradition de confiance dans le gouvernement. »
Clayton Ruby, avocat des droits de la personne, 1970 [tr.]

Tommy Douglas et Clayton Ruby faisaient allusion à :
A. la Loi sur le dimanche.
B. la Loi sur les mesures d’urgence.
C. la Loi des élections en temps de guerre.
D. l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. 1867.



24. De nombreux Canadiens ont protesté contre le bulletin de vote du référendum que le gouvernement du Québec a utilisé parce que :
A. le bulletin de vote était imprimé dans les deux langues officielles.
B. l’intention du bulletin de vote n’était pas claire.
C. le libellé n’incluait pas les Autochtones.
D. les électeurs préféraient que le Parlement prenne les décisions à leur place.


25. La couverture de ce magazine rend hommage :
A. aux femmes dans les syndicats.
B. à la mode féminine en temps de guerre.
C. aux femmes dans les forces armées.
D. à la participation des femmes dans l’industrie.


SECTION II QUESTION À COURT DÉVELOPPEMENT

(Temps de réponse suggéré : 15 minutes; pourcentage de la note : 15%)

En 1881, le Gouverneur général du Canada, le marquis de Lorne, visita le Nord-Ouest pour déterminer si l’établissement de pionniers était possible dans la région. À la demande du chef Crowfoot, la suite du Gouverneur général s’arrêta à Blackfoot Crossing. Le tableau, œuvre d’un peintre et journaliste britannique, dépeint le discours de Crowfoot. Rédige une courte composition où tu compareras et mettras en contraste le tableau et la caricature publiée pendant la rébellion de Riel, en 1885.

Document A

 

Document B


SECTION III – QUESTION À DÉVELOPPEMENT
(temps de réponse suggéré : 80 minutes; proportion de la note : 60 %)

L'objectif de cette section est de tester ton habileté à analyser et interpréter des documents historiques. Pour bien réussir, nous te conseillons de suivre les étapes suivantes et de respecter les durées suggérées :
1) Lis l'information de base ainsi que les instructions (5 minutes).
2) Lis et analyse les documents 1 à 10 (20 minutes).
3) Décide quelle argumentation tu vas utiliser et prépare un résumé de ta composition (10 minutes).
4) Rédige ta composition dans la section III du cahier de réponse (40 minutes).
5) Révise ta composition (5 minutes).
Utilise le plus de documents possible.
Seule la composition sera corrigée.

Information de base

En 1918, après de nombreuses années au cours desquelles les partisans du mouvement pour la tempérance s’efforcèrent de fermer les bars et les tavernes, toutes les provinces avaient adopté des lois limitant la vente de boissons alcoolisées. Le Québec revint sur sa décision en 1919. En 1930, toutes les autres provinces, sauf l’Île-du-Prince-Édouard, lui emboîtent le pas. (L’Île-du-Prince-Édouard ne permettra la vente légale d’alcool qu’en 1948; Terre-Neuve, entrée dans la Confédération en 1949, avait adopté la prohibition en 1915 et l’avait abolie en 1925.) Les provinces adoptent ensuite de nouvelles lois, permettant la vente de boissons alcoolisées dans les magasins du gouvernement. La prohibition aux États-Unis dura de 1920 à 1933.

Instructions

Lis et analyse les documents 1 à 11; ensuite, rédige une  composition pour expliquer les raisons pour lesquelles la  prohibition n’a pas réussi.  N’oublie pas d’indiquer où tu as trouvé les faits qui justifient ton argumentation (documents 1, 2, 3, etc., à citer ainsi : D1, D2, D3, etc.).  
 


Document 1

La Ligue de la modération ne croit pas que l’on devrait refuser à un pêcheur, rentrant chez lui après une journée de travail, essuyant les violentes bourrasques de la côte Ouest, trempé, épuisé, ou à un mineur, remontant des entrailles de la Terre, après avoir travaillé et respiré un air fétide toute la journée, sans voir la lumière du soleil, d’avoir recours à un tel stimulant s’ils pensent en avoir besoin…
BC Federationist (journal syndicaliste), 8 octobre 1920. [tr.]

Document 2

Pendant que des hommes étaient au loin, à se battre pour l’Empire, les prohibitionnistes faisaient adopter la loi actuelle, si odieuse….parfaite antithèse de ce pour quoi ils se battaient, la liberté individuelle…Le capitaine Ian McKenzie a déclaré qu’au moins 75 pour cent des hommes adultes de la province s’étaient rendu coupables d’avoir enfreint les lois de la prohibition, preuve suffisante que cette loi fait d’honnêtes hommes des criminels. La question posée à la population lui demande de choisir entre la vente légale d’alcool par le gouvernement ou la vente illégale par les trafiquants.
« Moderationists Open Campaign », The Vancouver Sun, 12 octobre 1920 [tr.]

Document 3   
 


Document 4
 
Au cours de la première année d’opération, les ventes d’alcool [par le gouvernement du Québec] s’élevèrent à 15 000 000 $, et les profits ont été utilisés pour la construction et la réparation des routes, etc. Mais ce qui est encore bien plus important, c’est la qualité de l’alcool contrôlé par le gouvernement, vendu à la population. Auparavant, les spiritueux les plus purs étaient frelatés et vendus dans des bouteilles sur lesquelles étaient apposées des étiquettes de marques bien connues. Les ventes du Québec sont naturellement énormes en raison de la grande affluence de touristes qui balaie la province. La plupart de ces pèlerins achètent une ou deux bouteilles comme souvenirs.
« The Life and Time of John Barleycorn », Saturday Night, Toronto, 19 août 1922. (Le personnage de John Barleycorn représente la boisson enivrante.) [tr.]

Document 5

 

Pierre Laporte, « La bataille du Château Maisonneuve est-elle perdue? », L'Action Nationale, mars 1956, pp. 648-51.

Document 6 
 
L’Église catholique n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais opposée à la tempérance et à l’abstinence. Toute cette idée de prohibition légalisée répugne aux personnes saines d’esprit. Parce qu’un homme abuse d’une certaine chose, quelle qu’elle soit, et nuit à sa santé, cela signifierait que l’on en interdit l’usage à tous les hommes? Quelle parodie de justice! Où est alors ce soi-disant droit de jugement individuel? Qu’est devenue la liberté individuelle?
Éditorial, St. Peter’s Messenger (parution allemande catholique en Saskatchewan), 14 juillet 1924. [tr.]


Document 7

 
Le prédicateur de rêves

PEUT-ON DUPER LA POPULATION?

« La loi sur le manque de modération de la Nouvelle-Écosse est un succès monstre! »
« L’ivresse et les activités criminelles ont été éliminées! »
« Nous avons fermé les portes des prisons, des asiles des pauvres et des asiles d’aliénés! »
« Les alcools forts sont interdits dans notre province, loin des yeux des garçons et des filles! »
Ainsi parla le prophète de la prohibition; mais que répondit la population?
The Citizen, Halifax, 25 octobre 1929 [tr.]


Document 8

Document 9


Document 10

Même sous le régime de la prohibition, le gouvernement de la Colombie-Britannique avait jugé qu’il était nécessaire de diriger des magasins où l’on pourrait acheter de l’alcool à des fins médicinales, sur ordonnance du médecin. Ce système déboucha sur de graves abus. Surtout à l’approche de Noël, on aurait dit qu’une épidémie de rhumes s’était propagée dans toute la province, comme la peste. À Vancouver, les gens, en très longues files d’attente devant les magasins d’alcool, attendaient leur tour pour obtenir leurs médicaments…
James Morton, Honest John Oliver [premier ministre de la Colombie-Britannique, 1918-1927], 1933 [tr.]

Document 11 

Sans les trafiquants d’alcool, nous, les inspecteurs de permis, n’aurions pas d’emploi…Nous ne pouvons pas nous permettre de tuer la poule aux œufs d’or. [En un an de travail], j’avais réussi à percevoir des milliers de dollars de revenus pour la ville, des malfrats avaient été envoyés en prison, les trafiquants avaient ajusté leurs combines, mais autrement, il y avait autant de ventes d’alcool qu’auparavant. Quant à moi, j’avais atteint un certain degré de prospérité, ce qui un an plus tôt à peine, m’aurait semblé utopique. Je finis par comprendre que des forces puissantes, proches du pouvoir politique, tentaient de repousser le jour où serait mise en place une force préventive, responsable de freiner la contrebande.
Four Years with the Demon Rum, 1925-1929 : The Autobiography of Temperance Inspector Clifford Rose, Fredericton, N. –B., 1947 [tr.]

 
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